Entendre le pays, c’est un enjeu démocratique !

Mercredi 15 mars 2023, la commission mixte paritaire examinera le texte. L’intersyndicale ne lâche pas. Elle soutient et encourage tous les secteurs professionnels à poursuivre et amplifier le mouvement pour obtenir le retrait du projet de loi. Elle appelle à une nouvelle journée de grèves et de manifestations.

Samedi dernier a eu lieu la 7e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, au lendemain du déclenchement par Olivier Dussopt, ministre du Travail de l’article 44 alinéa 3 de la Constitution permettant de procéder à un « vote bloqué » au Sénat afin d’accélérer la procédure parlementaire. C’est également ce jour-là que les organisations syndicales ont reçu la réponse au courrier qu’ils avaient envoyé au président de la République lui demandant de les recevoir. La réponse…c’est non. 

Malgré 7 mobilisations réussies, malgré le soutien de l’immense majorité de la population, malgré le fait que l’argumentaire contre la réforme soit désormais difficilement opposable, le gouvernement reste sourd.

« On a l’impression qu’il y a deux trains qui cheminent sur deux voies parallèles. L’intersyndicale a tenté d’établir des ponts, mais visiblement ça n’intéresse pas le président de la République de prendre contact avec son pays réel. C’est assez inquiétant. » a déclaré François Hommeril, président de la CFE-CGC. Et d’ajouter « Nous sommes légitimes à représenter le courant majoritaire. Nous sommes dans notre rôle, nous assumons notre mandat. On a été graduels dans le mouvement qui a été organisé de façon pacifique. Mais la seule réponse que nous donne le président de la République, ce sont des propos à l’emporte-pièce que beaucoup pourraient interpréter comme étant des provocations. Nous avons indiqué dans notre courrier à Emmanuel Macron que le climat peut devenir explosif. Notre responsabilité, c’est d’empêcher cela. En face, le président de la République doit aussi assumer ses responsabilités. Et la responsabilité, ça n’est pas de penser que le monde est réductible aux fiches de ses cours de Sciences Po et de l’ENA, stockées dans son grenier. Le monde réel c’est autre chose, ce sont les provinces, les fins de mois difficiles, les évolutions de carrière qui ne sont pas payantes… Par ailleurs, il y a quand même de la croissance en France et cette croissance est mal répartie. Alors, venir vers les gens et leur dire ‘Vous allez travailler deux ans de plus, car j’ai encore besoin d’argent pour développer mes politiques publiques parce que j’ai tout donné aux entreprises qui ne m’ont rien rendu, c’est un peu culotté. ».

Pour le président de la CFE-CGC, « la responsabilité, c’est de prendre des décisions importantes qui misent sur la motivation des gens et pas sur leur résignation. Il est difficile de mener un pays vers l’avenir avec des gens résignés. » François Hommeril a enfin déclaré « un 49.3, ce serait l’acte final de l’agression démocratique ».

Au président de la République nous disons : retirez votre réforme !

Aux parlementaires nous disons : écoutez la foule et les gens qui vont ont élus, ne votez pas cette réforme !

Entendre le pays, c’est un enjeu démocratique !